Se balade heureux [Avec Presley]

Ali ne prenait pas souvent le temps de se balader. Il n'aimait pas vraiment se balader pour rien. En fait, il avait perdu cette habitude depuis qu'il avait quitté les Etats-Unis. Alessandro marchait tranquillement sur la place St-Pierre. La place qui était un peu le centre du monde Chrétien. Alessandro s'arrêta quelques minutes à l'ombre d'une colonne. Il observa cette immense place qui était toujours bondé lors des messes du dimanche. Ali regardait les passants, ils étaient tous différents, on voyait les touristes, ils prenaient des photos de la place, du dôme ou bien des gardes suisses. On voyait aussi des habitués qui passaient sans rien regarder d'autre. On voyait aussi les étudiants qui portaient un carnet pour essayer de reproduire l'architecture la plus surprenante de l'époque.

Alessandro portait un tee-shirt noir avec une caricature de son visage, un jean noir et des baskets blanches. Il avait mis du vernis à ongles noir et ses brassières très colorés. Il n'avait attachés ses cheveux devenus bleus pour la journée. Rasé de près, il avait mis aussi son habituel collier avec son logo bizarre. Parfois certains passants le regardait comme une espèce de bête de foire. Mais il n'en était rien et il se fichait royalement du regard stupide de certains de ses passants. Pour eux, il n'était qu'un punk, un anti-social. Mais il n'en était rien. Les mains dans ses poches, il reprit sa marche vers la place. Alors qu'il marchait tranquillement, il remarqua une jeune femme qu'il semblait plutôt bien connaître. En observant un peu plus la jeune femme, il la reconnut. il s'agissait de Presley S. Scott. La jeune femme était tranquillement assise sur un banc. Il s'approcha d'elle et il s'assit à côté d'elle en souriant. Il lui dit doucement.

"Belle journée n'est-ce-pas?"

Portable tactile en main, Presley tentait de prendre des photos des monuments ornant la place St Pierre de Rome pour un projet de peinture. Malheureusement, le monde qui n’arrêtait pas d’aller et venir devant elle l’empêchait de prendre des clichés convenables. Son portable était pourtant très bien équipé pour faire des photos de qualité. Il lui a été offert par ses parents à son entrée dans l’école d’art, et malgré des réticences au début, elle avait fini par beaucoup l’apprécier. Elle avait ainsi internet illimité, qu’elle utilisait surtout pour faire des recherches sur des peintres, lorsqu’elle ne se trouvait pas à la bibliothèque. Soupirant, elle éteignit la fonction appareil photo de son téléphone et se rassit sur le banc qu’elle avait miraculeusement trouvé inoccupé. Elle analysa les photos qu’elle avait faite, espérant pouvoir en utiliser une, mais en vain. Elle allait devoir acheter des cartes postales dans la boutique de souvenir toute proche. Ou bien attendre que la place soit moins peuplée, ce qui revenait à des heures.

La journée était en plus très ensoleillée, ce qui n’arrangeait pas ce problème de tourisme. Presley remit une mèche blonde derrière son oreille et prit son bloc à dessin pour faire quelques croquis de base. La concentration oblige, elle n’entendit pas tout de suite la personne se trouvant à présent à ses côtés sur le banc arriver. Lorsqu’on lui parla, elle releva brusquement la tête, pas effrayée du tout, mais plutôt contente d’avoir reconnu la voix qui venait de s’adresser à elle. Tout sourire, elle s’arrêta de dessiner pour répondre à la personne en question :

"Salut Ali ! C’est une belle journée oui, bien que j’aimerai qu’il n’y ait pas tant de têtes autour de nous.."

Elle grimaça en observant les personnes les plus proches d’eux puis ajouta, en montrant son téléphone :

"J’essaye de prendre des photos, sans la moindre trace humaine de préférence, mais c’est quasi impossible !"

Elle reposa son appareil avant de remarquer les brassières pas du tout discrètes de son ami. Elle déclara donc, sur un ton légèrement amusé :

"Tu as intérêt à m’acheter les mêmes ! J’adore cette couleur en plus !"

Presley semblait occupée, à dessiner. Normal, quand on faisait des études de dessin, c'était pour dessiner. Elle était si absorbée par son travail qu'elle ne fit même pas attention à lui quand il s'assit à côté d'elle. D'ailleurs elle ne fut pas surprise malgré le brusque mouvement de tête qu'elle fit. Elle se tourna vers Alessandro et le salua avec enthousiasme. Il eut un sourire franc et sympathique, il ne portait pas son piercing sur la lèvre et cela rendait son sourire un peu plus beau. Il sourit en entendant la remarque sur les gens qui passaient par la place du premier martyr des chrétiens. Il hocha la tête pour approuver ce qu'elle disait, c'était vrai, ils étaient toujours nombreux sur la place à se balader, mais pour être tranquille, il valait mieux revenir les jours de pluie. Mais pour le dessin où la peinture, ce n'était pas terrible. Presley montra son téléphone et elle dit au jeune étudiant en art qu'elle essayait de prendre une photo de la place sans trace humaine. Ali compatissait, il n'avait jamais pu finir sa peinture de la grande coupole. D'ailleurs, il ne la finirait qu'un jour où la place serait fermé au public, donc pas avant l'an 2100. Il soupira et dit doucement.

"Pour corriger ce problème, il faudrait fermer la place ou revenir un jour de pluie. Mais bon, c'est pas évident. Mais si j'arrive à t'aider, tu auras tes photos."

Elle poursuivit par une remarque sur ses brassières. Pour se moquer d'elle, Ali fit les gunz, ce signe qui faisait penser à un flingue avec ses doigts. Il répondit doucement.

"Je t'en offrirai avec plaisir. Je vais pas refuser ça à la soeur d'un amie que j'apprécie vraiment."

Il allait vraiment lui en donner. Il en avait tellement que deux ou trois de moins, ce n'était pas la mort. Il avait même une de ses idées farfelues qui lui était passé par la tête. Cela le fit sourire, d'ailleurs, il finit par accepter de la sortir. En souriant, il reprit la parole calmement.

"Mais il faudrait que je puisse avoir quelque chose en échange. Tu es d'accord?"

Le dessin faisait partie de sa vie, elle ne pouvait s’empêcher d’immortaliser sur papier ce qu’elle voyait autour d’elle, l’expression de ses sentiments, ses rêves et ses passions. Depuis toute petite, elle passait ses journées à ça, et ça n’était pas prêt de changer. Enlevez son bloc de dessin et ses crayons et vous êtes sûrs qu’elle deviendra folle voire même hystérique jusqu’à ce qu’elle récupère son bien. Et oui, elle était très impulsive, alors évitez de la bousculer, elle risque de ne pas beaucoup aimer. De plus, le temps à Rome était presque toujours ensoleillé, que demander de plus franchement ? Presley savait parfaitement que la Place sur laquelle elle se trouvait était toujours bondée de monde, pourtant elle s’y trouvait avec l’espoir de pouvoir faire des photos tranquillement. Objectif risqué et très peu réaliste mais bon.

Ali l’interrompit en plein croquis, mais elle n’était pas contre une petite pause. Bien que son ami soit très regardé notamment à cause de son apparence très excentrique, la jeune femme l’aimait beaucoup. Il était entré dans sa vie par l’intermédiaire de Skye, sa sœur, qui avait toujours le chic pour s’attirer des problèmes. Heureusement, Presley était beaucoup plus mature qu’elle, et il était très rare, mais vraiment très rare qu’elle ait des problèmes. Contente de le voir, elle répondit à son sourire ainsi qu’à sa remarque en observant la Place autour d’eux :

"Des milliers de personnes traversent cette place chaque jour, même en temps de pluie ce serait impossible. C’est pas grave, je me débrouillerai autrement."

Changeant de sujet, Presley lui fit un compliment sur ses brassières, qui honnêtement, lui plaisaient beaucoup. Elle lui demanda même de lui en offrir une paire. Elle se voyait déjà se promener avec lui, tous deux assortis. Cela pourrait être assez drôle à voir. Pourtant, ce qu’il dit la fit réagir impulsivement, comme toujours :

"Ah tu apprécies Skye.. Et moi alors ! Tu me considères juste comme la petite sœur de Skye ?!"

Presley fit mine d’être triste, en faisant une grimace ressemblant assez à une enfant gâtée, qu’elle n’était pas heureusement ! Alors qu’il lui demanda quelque chose en échange de ces brassières, la jeune femme le regarda intriguée, puis finit par demander :

"Et bien ça dépend ce que c’est ! En quoi puis-je t’aider ?"

Même si le gros du travail ou des devoirs à la Bella Arte consistait le plus souvent à faire des reproductions, Alessandro était un peu autodidacte, il créait ses propres oeuvres, souvent des portrait assez spéciales et parfois de l'abstrait, mais ce qu'il faisait de mieux, c'était des paysages américains qu'il avait en souvenir. Il n'en faisait plus depuis un an, mais il espérait retrouver ce souffle qui rendait ses tableaux si magique. Mais il préférait la sculpture en ce moment. Il était d'ailleurs en train de faire une reproduction de la vénus de Milo avec le visage de Skye pour la statue. il aimait faire plein de choses, il avait même chez lui, en Caroline, une reproduction du penseur de Rodin, mais fait en argile.

Presley dit qu'elle se débrouillerait autrement après qu'il eut émis ses iédes pour pouvoir avoir des photos convenables. Il sourit avant de hausser les épaules. Il lui répondit calmement.

"Comme tu le sens Presley."

La jeune femme finit par changer de sujet, délaissant aussi le monde qui passait sur la place, il en profita pour regarder la jeune femme. Elle semblait assez fan des brassières que portait le jeune homme, il sourit en acceptant de lui offrir, mais elle sembla offusquer par le fait qu'il puisse la voir comme seulement la petite soeur d'une amie. Il secoua la tête avant de lui poser amicalement la main sur la sienne. Il lui répondit doucement.

"Si je te voyais que comme la soeur de Skye, tu crois que je t'offrirais de bon coeur des brassières? J'attendrais que ta soeur me demande de t'en donner pour te les offrir. Non, je te vois comme une amie, comme mon amie. D'ailleurs, si tu n'étais pas mon amie, tu crois que je te dirais que ta soeur me plaît?"

Il regarda le visage de Presley de ses yeux gris sérieux avant de la serrer dans ses bras. Il la voyait comme son amie, une amie qu'il ne connaissait pas vraiment, mais une amie qui deviendrait importante surtout. Elle semblait intriguée par sa demande d'échange. Il sourit doucement avant de dire.

"Je sais pas, mais quelque chose qui serait un peu près équivalent. Je réfléchis et je te dis ça, ok?"

Le premier sujet de conversation des jeunes gens étaient la passion de Presley. Pas étonnant, elle en parlait tout le temps, son frère et sa sœur pouvaient en témoigner. Ils la disaient même gonflante à force, mais elle s’en moquait. Seules les personnes aussi passionnées qu’elle pouvait la comprendre. Elle assumait parfaitement sa personnalité, ce que d’autres devraient également faire, sur le moment elle ne visait personne, mais si elle réfléchissait bien, elle trouverait bien quelques individus à critiquer. Et cela aussi elle le faisait ouvertement, les sermons étaient sa spécialité, et encore une fois, Skye était celle qui en faisait les frais.

Délaissant le sujet initial, Presley en vint à complimenter Ali au sujet de ses goûts en matière d’accessoires. Elle était sincère, comme toujours mais, bien qu’elle ne s’énerva pas, elle se vexa lorsqu’il la décrit comme étant simplement la sœur de Skye. Elle détestait ça, être vu comme étant la sœur de tel ou tel personne, alors qu’elle avait son propre caractère et ses propres ambitions. C’était en quelque sorte gênant d’être cataloguée de la sorte. Cependant Ali se reprit, posant une main sur la sienne en ajoutant qu’il la considérait comme son amie et le lui prouva même en lui faisant une soi disant révélation. Le sourire aux lèvres, Presley avait totalement changé d’humeur, elle était passée de la vexation à l’amusement. Finalement, elle lui rétorqua, montrant ouvertement sous air amusé :

"Si tu crois que je n’avais pas remarqué que tu avais des vues sur ma sœur tu te trompes ! Il suffit de te regarder et on comprend ! Enfin Skye n’a encore rien remarqué, mais elle a toujours été à l’ouest. Mais c'est aussi pour ça qu'on l'aime hein ! D’ailleurs ça m’étonne que tu ne m’en ais pas encore parlé ! Tu comptes le lui dire quand ?"

Un sourire curieux naquit sur le visage de la jeune blonde, tandis qu’elle attendait sa réponse. En fait, elle avait une petite idée derrière la tête en s’immisçant ainsi dans la relation entre Ali et Skye, et cette idée avait un nom : Roméo. Elle ne savait pas s’il avait lui-même des vues sur sa sœur, mais elle préférait cent fois que ce soit Ali son petit copain ! Pourquoi ? Parce qu’Ali était génial et que Presley ne pouvait pas voir le meilleur ami de sa sœur, tout simplement. Bon il y avait toute une histoire la derrière, mais pas la peine de s’étaler.
Le jeune homme la serra ensuite dans ses bras, lui annonçant qu’elle devait faire quelque chose pour lui en échange de brassières semblables aux siennes. Intriguée, elle lui demanda ce qu’il voulait dire par là, mais il ne semblait pas avoir songé à quelque chose en particulier pour le moment. Elle haussa les épaules pour répondre en le charriant :

"Okay, si tu veux. Tu n’auras qu’à me dire si tu veux les nouvelles chaussures à la mode, ou peut-être un sac à main ! A moins que tu ais une autre définition d’équivalent, c’est comme ça que je comprends ta requête…"

Alessandro était aussi fan d'art que Presley. Il ne la connaissait pas beaucoup, mais dès qu'ils se parlaient, cela passait par l'art. En fait, Ali et la jeune femme n'était pas si éloigné de ce côté là. En plus, quand elle parlait de dessins, de peinture ou de tout ce qui avait rapport avec l'art, la jeune femme s'enflammait, et le jeune homme trouvait cela très mignon, presque craquant. Mais il ne lui dirait jamais. Il savait qu'elle n'était pas gênée par cet aspect de sa personnalité, comme il ne dérangeait pas Ali de se balader dans une tenue comme celle qu'il portait aujourd'hui. Il se sentait bien dans sa peau et cela lui convenait parfaitement. Il se fichait comme de l'an quarante des regards qu'on posait sur lui. Bien sûr, c'était rare qu'il se balade dans une telle tenue, car mine de rien, ses brassières étaient chaudes. Mais ce jour, il n'avait pas envie de montrer son tatouage.

Changeant de sujet, la jeune femme complimenta le jeune homme sur sa tenue. Il accepta d'en offrir à la soeur de son amie, mais elle le prit mal. Elle n'avait pas tort, elle était peut-être la soeur de Skye, mais elle était aussi et avant tout une personne à part entière. Skye était aussi la soeur de Presley. Elle avait ses idées, ses envies, sa manière de vivre et surtout son caractère et son existence propre. Elle ne vivait pas à travers sa soeur et sa soeur ne dictait en rien ses actes. Voyant le mal que sa faisait à la jeune femme de n'être vu qu'à travers sa soeur, corrigea le tir et lui dit qu'elle était une amie avant tout et il lui avoua, peut-être pour la première fois à voix haute que Skye lui plaisait. Ce à quoi elle répondit que c'était très clairement visible, même si Skye n'avait rien vu. Elle demanda aussi quand Ali allait lui en parler. Le jeune homme haussa les épaules avant de dire doucement.

"Peut-être le jour où elle traînera pas avec Roméo. Je le supporte pas. Mais en plus c'est mon coloc' et, autre surprise, j'ai appris par mon père, il y a deux jours, que Roméo était mon cousin. C'est le fils de la soeur de mon père."

Cela l'avait choqué, mais il allait devoir faire connaissance avec lui pour mieux le connaître. Il regarda la jeune femme qui souriait. Visiblement, elle avait une idée dans la tête. Mais Ali ne voulait pas savoir de quoi il retournait. Il devrait déjà réussir à damer le pion à son cousin qui était un peu trop proche de la jeune femme à son goût. Pourtant, il jurait qu'il ne sortait pas avec, mais cette histoire était louche et Ali avait très bien capter le message de son père qui lui disait de faire gaffe à Roméo.
Ali serrait la jeune femme dans ses bras avant de la relâcher pour lui dire qu'il ne savait pas comment il allait faire pour échanger contre les brassières, mais qu'il trouverait rapidement. Elle se moqua légèrement de lui avant de demander s'il n'avait pas une autre définition d'équivalent. Il posa ses yeux gris acier sur son visage et il dit avec sérieux.

"Equivalent correspond à quelque chose de même importance, alors si je t'échange des brassières, je vais pas te demander un resto. Ni autre chose de trop important. Juste quelque chose de petit. Peut-être de m'accompagner à la prochaine soirée. Ou quelque chose un peu près pareil."

Scrutant doucement le visage de la jeune femme, il eut un petit sourire en coin et il se pencha de son oreille pour lui murmurer doucement.

"J'ai peut-être une idée. Mais elle te plaira peut-être pas... J'aimerais t'embrasser."

Perspicace et observatrice, Presley n’a pas mis bien longtemps à découvrir qu’Ali était attiré par sa sœur. Elle avait raison, il fallait être aveugle pour ne pas le remarquer. Pourtant Skye n’avait pas le moindre doute, sinon la jeune femme aurait été la première avertie. Mais tôt ou tard il allait devoir le lui dire, ou il risquerait de la perdre au profit d’un autre. Et alors il serait trop tard. Presley n’avait rien contre que Skye ait un petit copain, ce serait le comble, mais elle ne souhaitait seulement pas qu’il s’agisse de Romeo. Même sans l’avoir rencontré, elle ne l’aimait pas, ou plutôt ne l’aimer plus. Alors lorsque Ali parla de lui, elle fit inconsciemment une grimace, qui se transforma en un sourire lorsqu’il lui avoua qu’il ne le supportait pas. Au moins sur ce point, ils étaient du même avis. Mais la surprise la submergea ensuite. Sans qu’elle ne s’y attende, son ami déclara que Romeo était son cousin, en plus d’être son colocataire. Si Presley avait été debout, elle se serait retrouvée rapidement sur les fesses à cause du choc. Impulsivement, elle regarda Ali et demanda, l’incrédulité se lisant dans ses yeux :

"Quoi ? Romeo est ton cousin ?! Comment c’est possible ! Il est partout c’est pas vrai !"

Elle savait parfaitement que son emportement allait intriguer Ali, mais elle ne put se contrôler. Elle n’arrivait pas à y croire. Pourquoi lui ! Il ne pouvait pas avoir un cousin qu’elle pourrait à la rigueur supporter ? Le sourire qu’elle avait affiché alors qu’ils parlaient encore de Skye avait totalement disparu, laissant place à une expression choquée et désemparée. Elle allait mettre du temps à s’en remettre, mais heureusement, Ali lui fit passer à autre chose en la serrant dans ses bras, lui assurant qu’il la considérait comme une amie et pas seulement comme la sœur de Skye. Cette étreinte amicale passée, Presley lui fit une petite blague au sujet de ce qu’il souhaitait en échange de ces brassières. Il lui expliqua donc qu’il l’inviterait peut-être à l’accompagner à la prochaine soirée. Souriante, elle rétorqua, amusée :

"Ca, tu devrais le demander à Skye ! Mais je ne suis pas contre, enfin ça dépend la fête bien sûr !"

Leurs regards se croisèrent tandis qu’il se pencha vers elle pour lui proposer une toute autre chose. Au début, elle crut qu’il plaisantait et sourit. Mais comme il ne dit rien, elle lui demanda tout de même :

"T’es sérieux ? Tu veux m’embrasser ?"

Bon, il était démasqué pour ses sentiments envers la soeur de Presley, il espérait juste qu'elle ne découvrirait pas les autres secrets du jeune homme. il n'avait pas envie d'être un livre ouvert aux quatre vents. Il avait de garder quelques-uns de ses secrets. Il aimait bien la petite blonde, mais c'était difficile de cacher des secrets avec elle. Enfin, il devrait faire avec pour qu'elle ne dévoile pas tout ça à sa soeur. Il allait devoir trouver un moyen de lui en parler le plus tôt possible sans avoir Roméo derrière pour se moquer de lui. Son cousin était assez énervant avec lui. D'ailleurs, Presley semblait surprise d'apprendre qu'Ali avait Roméo pour cousin. C'est vrai que lui aussi avait été surpris par cette révélation. Même s'il savait qu'il devait avoir des cousins, il n'aurait jamais cru voir un cousin directement dans l'école où il étudiait et encore moins qu'il s'agisse de son colocataire. Il regarda la surprise s'afficher sur le visage de Presley avant de lui dire doucement.

"Il le savait même pas lui-même. En fait, sa famille et mon père sont fâchés. Alors il l'a appris que récemment. Même moi, je ne savait pas qui il était. T'inquiète, j'ai eu la même réaction que toi quand je l'ai appris."

il fronça ensuite les sourcils en captant la réaction de la jeune femme. Il sourit et demanda calmement.

"Pourquoi tu te mets dans des états pareils pour cette histoire?"

Cette histoire n'était que des difficultés pour lui. C'était non seulement son cousin, mais en plus, c'était le meilleure amie de celle qu'il aimait. C'était sans doute ça le plus dur. Savoir qu'elle était très proche de Roméo, parfois un peut trop le mettait un peu en rogne et il se défoulait sur les types qui ennuyaient Skye en boîte. Il faisait un transfert et c'était pas très conseillé. Il devrait trouver un autre moyen de se défouler.

Ali proposa qu'en échange, elle l'accompagne à une soirée, mais elle lui rétorqua qu'il devrait surtout proposer ça à sa soeur, c'est-à-dire à Skye. Ali eut un petit sourire dubitatif. Il n'était pas certain qu'elle accepte, mais Presley avait raison, il devrait tenter le coup. Il hocha la tête avant d'entendre la remarque suivante. Presley n'en croyait pas ses oreilles. Il venait de lui proposer de l'embrasser. Surprise, elle voulut s'assurer qu'il était sérieux. Il dit calmement, mais sérieusement.

"Oui, je suis sérieux. Je te l'avais dit que cela te plairait pas. Alors? Tu acceptes?"

Après avoir abordé le sujet de Skye, qui semblait hanter les pensées d’Ali, celui-ci avoua à la jeune blonde qu’il avait découvert l’existence d’un cousin. Et ce cousin n’était autre que Romeo, le meilleur ami de sa sœur et accessoirement une personne qu’elle détestait. Sa réaction était donc des plus normales. Elle s’emporta en apprenant cela, non contre son ami mais contre le destin qui faisait vraiment très mal les choses. Il était de son avis, puisqu’il n’affectionnait pas le jeune homme non plus. Ali lui expliqua pourquoi il n’avait jamais entendu parlé de lui avant cette récente découverte et sa réaction ne se calma pas, au contraire.

"Les problèmes de famille pourrissent la vie pas vrai ?"

Le jeune homme l’interrogea alors sur sa réaction, peut-être un peu trop excessive. Elle soupira, démasquée à son tour et répondit :

"Si tu m’avais dit un autre nom ça ne m’aurait rien fait. Disons que je ne porte pas Romeo dans mon cœur, tout comme toi."

Heureusement le sujet dériva sur quelque chose de plus gai et notamment les accessoires très voyants d’Ali. Presley n’était pas du genre extravagante, mais il est vrai qu’elle affectionnait les couleurs vives. Elle n’avait donc rien contre sortir avec lui lors d’une soirée en échange d’une paire de brassières. Mais elle était persuadée qu’il serait beaucoup plus à l’aise avec Skye à son bras, surtout si elle ressentait la même chose que lui, ce qui était tout à fait possible après tout.

Mais il eut alors une idée totalement différente de la précédente et qui étonna au plus haut point Presley. Il souhaitait l’embrasser. Sa réaction première fut de rire, parce qu’elle pensait qu’il blaguait. Mais au lieu de rire à son tour, il garda son expression sérieuse au visage montrant qu’il ne rigolait pas. Elle eut du mal à y croire. Ne venait-il pas de dire qu’il aimait sa sœur ? Alors pourquoi voudrait-il l’embrasser elle ? Un avant goût peut-être ? Non Ali n’était pas comme ça, enfin pas à ce qu’elle croyait. Quelques secondes de silence furent nécessaires pour qu’elle reprenne le fil de ses pensées et qu’elle réponde finalement toujours un peu surprise :

"Je n’ai rien contre le principe, mais j’ai un peu de mal à comprendre l’intérêt… Alors si tu trouves quelque chose de cohérant j’accepterai, sinon niet très cher !"

Il y avait un problème dans la possible histoire entre Skye et Alessandro et ce problème était Roméo. Il était non seulement le meilleur ami de Skye mais il était aussi le cousin honni de Ali. Donc la relation entre Skye et Ali ne serait pas facile, si toutefois une relation naissait entre eux deux. En plus, Roméo étant le colocataire d'Alessandro, les disputes étaient fréquentes. Mais le pire dans tout ça c'était la présence de Nolan, le jeune homme se retrouvait toujours au milieu des conflits entre Ali et son cousin. Mais si Skye était rajouter à l'équation, Nolan serait comme la Suisse prit au milieu d'une guerre mondiale. Il semblait que Presley comprenait la situation. Elle parla des problèmes familiaux et le jeune homme haussa les épaules pour lui montrer que cela ne le dérangeait pas vraiment.

Le jeune homme fut assez étonné quand il entendit la réaction de son amie. Il lui demanda pourquoi elle avait eu une telle réaction. Mais Presley réussit à contourner le problème à l'aide d'une jolie pirouette. Curieux de nature, Ali aurait très bien pu vouloir en savoir plus, mais il était également poli et la politesse lui soufflait de ne pas chercher à en savoir plus. Préférant laisser tomber, le jeune homme hocha la tête pour dire qu'il comprenait parfaitement.

La discussion passa alors à un sujet plus léger, celui des brassières très colorés de Alessandro. Il aimait bien les porter de temps en temps, cela remontait au milieu du lycée. Il avait décidé de venir avec, surtout quand il faisait beau. Au début, on l'avait presque regardé comme une bête de foire, mais il était très vite devenu une espèce de mascotte. Depuis, même s'il n'était plus en Caroline mais en Italie, il lui arrivait de les mettre, même si c'était plus rare qu'à l'époque où il vivait à Durham. Presley semblait bien les aimer et Alessandro avait accepté de lui en donner en échange d'un petit quelque chose. Au début, il lui avait proposé de l'accompagner à la prochaine soirée étudiante, mais la jeune femme assise à côté de lui répliqua qu'il ferait mieux d'inviter Skye, même s'il craignait qu'il se fasse repousser, il devrait bien tenter sa chance. Alors, il eut une autre idée. Une idée absurde certes, mais une autre idée. Il avait proposé de l'embrasser. Bien sûr au début, Presley avait pris sa pour une blague, mais voyant qu'il était très sérieux, elle voulait une bonne raison pour le faire, sinon ce n'était même pas envisageable. Il soupira et dit calmement après avoir hausser de nouveau les épaules.

"Je sais pas, c'était une idée comme ça. Je vais pas inventer une histoire en espérant que tu la gobes. Je sais pas j'ai eu envie de te demander ça, c'est tout. Mais si tu ne veux pas, c'est pas grave. Je trouverais autre chose."

En fait, il y avait bien une raison, mais elle semblait si absurde voire perverse qu'il préférait ne pas révéler. Mais finalement, en voyant son regard, il soupira et dit doucement, presque comme s'il avait honte.

"Tu vas trouver ça absurde. En fait, depuis la première fois que je t'ai vu avec Skye, j'ai eu envie de t'embrasser, de goûter tes lèvres. Alors, comme j'ai une occasion, je te le demande."

Presley détestait parler de Romeo, cela revenait à lui accorder de l’importance, ce qu’elle ne voulait absolument pas. Depuis qu’elle avait décidé de l’éviter, et même de le détester, elle avait l’impression qu’il revenait constamment sur le tapis. Comme si c’était fait exprès. Et ça l’énervait au plus haut point. Déjà que Skye en parlait forcément en évoquant les fêtes où elle avait été, puisqu’ils sortaient souvent ensemble, alors si en plus elle devait en parler avec Ali, c’était un comble ! Pas étonnant qu’elle réagit impulsivement lorsqu’il lui apprit qu’il était son cousin. Ca ne changeait en rien l’amitié qu’elle ressentait pour lui, mais elle allait avoir du mal à ne pas penser à Romeo en étant avec Ali. Enfin, elle espérait que tout cela s’arrange vite, afin qu’elle puisse enfin passer outre. Elle remercia son ami du regard lorsqu’il ne lui posa pas plus de questions sur ce sujet. Elle préférait largement aborder autre chose, de plus gai et moins énervant.

Ce sujet fut très rapidement trouvé. Et l’atmosphère se détendit alors qu’ils plaisantaient ensemble. Puis finalement, Ali lui demanda s’il pouvait l’embrasser. Cette demande apparut un peu comme un cheveu sur la soupe, et ce n’était pas étonnant qu’elle soit surprise. Mais comprenant qu’il était on ne peut plus sérieux, elle lui demanda des explications. Elle n’embrassait pas n’importe qui comme ça, même s’il s’agissait d’un de ses amis. Et justement, Ali lui avait avoué il y a de ça quelques minutes qu’il aimait sa sœur, elle avait donc une raison d’être étonnée. Presley lui proposa alors un marché. S’il trouvait une raison valable à cette demande, elle accepterait de le laisser l’embrasser. Le voyant soupirer, elle comprit qu’il avait fait cela sous une impulsion. Ils se ressemblaient beaucoup plus que ce qu’elle pensait. Elle haussa à son tour les épaules et répondit à son tour :

"Tu marques un point. C’est mieux que tu n’inventes rien, mais ça m’intrigue quand même, tu comprends j’espère ?"

Il lui avoua enfin ce qu’il pensait et un sourire encourageant naquit sur le visage de la jeune femme, qui voyait bien la subite gêne de son ami.

"Ce n’est pas absurde du tout. J’avoue que venant de quelqu’un que je ne connais pas, je ne l’aurais pas accepté, mais venant de toi, je prends ça pour un compliment !"

Silencieusement, elle s’approcha de lui et en croisant son regard, elle lui murmura d’un air de défi :

"Allez vas-y, embrasse moi !"

Ali n'avait pas envie de parler de son cousin, alors il laissa tomber le sujet pour se concentrer sur plus distrayant. Enfin le distrayant avait tourné au sérieux quand Ali avait proposé d'embrasser la jeune femme. Même si la raison de cette proposition était relativement importante, en réalité, elle était secondaire face à la demande. Il s'agissait d'un échange, mais cet échange qui aurait dû être équivalent n'avait rien de vraiment équivalent. En fait, il était facile d'offrir des brassières qu'avaient emporté le jeune homme avec lui. mais il était bien moins facile d'accepter qu'un ami vous embrasse sans raison valable.

Bien entendu la jolie Presley voulait une raison à sa requête. Quoi de plus normal, après tout personne ne se laisserait embrasser sans raison valable. Mais comme Ali n'avait aucune raison valable surtout qu'il avait avoué quelques minutes plus tôt qu'il était amoureux de Skye, il ne pouvait mentir à la jeune femme. Qui appréciait la franchise du jeune étudiant en art. Il lui avait avouer qu'il n'avait aucune raison valable. Ce qui était vrai dans un certain sens. Car il avait bien une raison, mais elle semblait véritablement absurde et stupide. Pourtant quand Ali lui expliqua qu'il avait toujours eu envie d'embrasser Presley depuis qu'il l'avait vu la première fois, elle semblait flattée que le jeune homme veuille l'embrasser pour cette simple raison. D'ailleurs, elle finit par accepter qu'Alessandro l'embrasse.

Déglutissant doucement, il soupira en fermant les yeux. Maintenant qu'elle avait accepté, il sentait la timidité s'emparer de lui. Il s'approcha doucement de Presley, approchant les lèvres de la jolie jeune femme des siennes. Il finit par fermer les yeux et par accoler doucement ses lèvres sur celles très douces de son amie. Sentant leurs goûts délicat sur ses lèvres, Ali le prolongea quelques secondes avant de se rétracter. Quand il fut revenu à quelques centimètres des lèvres de son amie, il eut un petit sourire en coin sans ouvrir les yeux, il dit doucement.

"Tu as des lèvres sucrées. Je recommencerais bien."

Mais son geste trahis ses mots, il rouvrit ses yeux, sourit à Preley et se redressa. Il la regarda doucement. Et reprit avec gentillesse, toute trace de timidité enfin envolé.

"Merci pour ce superbe baiser Presley."

Elle avait fini par accepter de se laisser embrasser, elle voulait simplement faire plaisir à son ami, rien d’autre. En vérité, elle n’avait jamais envisagé, même un instant, qu’elle l’embrasserait, parce que pour elle, l’amitié était sacrée et que ses lèvres n’étaient pas ouvertes à tout le monde, juste sous prétexte qu‘elle était jeune, belle et blonde. Les personnes proches de Presley pouvaient en être témoin, la jeune femme était loin d’être facile à vivre. Elle avait ses mauvais jours, comme tout le monde, sauf qu’elle déteignait sur son entourage dans ces cas-là. Une vraie épidémie ambulante en somme. Mais qui pouvait être parfaitement normale le jour suivant. Heureusement pour lui, Ali était tombée sur un de ses beaux jours. Bien que le monde qui les entouraient l’empêchait de faire les photos qu’elle souhaitait utiliser pour sa peinture, elle restait souriante.

Le baiser ne dura pas bien longtemps, mais Presley put tout autant en profiter que son ami. Elle était du genre à tenir parole, et elle ne s’était pas dégonflée à la dernière seconde pour refuser de lui accorder ce petit plaisir. Après tout il le méritait bien, depuis qu’elle le connaissait, elle se sentait plus en sécurité, et plus à l’aise aussi. Au début, elle s’était méfiée de lui, sa carrure imposante pouvait facilement intimider. Mais finalement, elle apprit à le connaître, surtout grâce à Skye, et maintenant il était un de ses meilleurs amis. Peu de garçons avaient ce privilège, car elle avait tendance à se méfier d’eux, son expérience passée n’ayant jamais été très heureuse. Souriant au compliment qu’il venait de lui faire après s’être légèrement détaché d’elle, elle le regarda et répondit pour rire :

"J’ai mangé une glace tout à l’heure c’est peut-être ça !"

Elle ne releva pas la seconde partie de sa phrase, tout simplement parce qu’elle ne voyait pas l’intérêt de recommencer. Elle lui avait fait plaisir une fois, mais ses prochains baisers, il devra les faire avec sa sœur ! Il la remercia ensuite pour le baiser et elle sourit d’avantage en remettant une mèche blonde derrière son oreille.

"Y a pas de quoi ! Si j’ai pu te faire plaisir tant mieux !"

Elle était sincère, comme toujours. Elle aurait peut-être même accepté s’il lui avait simplement demandé, sans qu’elle n’ait de cadeau en échange, mais rien n’était moins sûr, après tout Presley était imprévisible ! Une légère brise arriva alors sur la Place, Presley décida qu’il était tant pour elle de ranger ses affaires. De toute manière, avec Ali à ses côtés, elle ne trouverait plus l’envie de dessiner. Elle préférait discuter avec lui et prendre de ses nouvelles. Ils ne s’étaient pas vu très souvent ces derniers temps, leurs matières différente à l’Académie n’arrangeaient rien. Ainsi après quelques instants de silence, elle déclara enfin :

"Au fait, qu’est-ce qui t’a amené sur la Place St Pierre ? Une envie de te recueillir, de prendre le soleil ? Tu voulais te faire prendre en photo par des touristes avoue !"

Sourire amusé aux lèvres, elle observa les gens autour d'eux. Les touristes étaient facilement remarquables avec leurs appareils photos pendus à leur cou. Ils s'émerveillaient devant chaque monument, chaque endroit dont bon nombre de livres et de films parlaient. En arrivant en Italie, Presley était pareille, bien qu'encore très jeune. Elle a toujours été à l'affut de nouveautés, et ça lui est resté depuis.

Ali avait réussi à convaincre la belle de l'embrasser. Quand elle avait accepté, il avait eut un petit sourire heureux. Il l'avait délicatement embrassé, juste quelques secondes. Quand il avait détaché ses lèvres de celles de Presley, il avait dit qu'il aimerait bien recommencer, mais comme il n'avait pas la permission, il s'arrêta là et se redressa. La petite remarque qui disait que les lèvres sucrées de Presley était sans doute dû à la glace de tout à l'heure fit sourire Ali. Le goût sucré d'une glace ne restait jamais aussi longtemps sur les lèvres d'une personne. Mais, il ne dit rien. Il la remercia de l'avoir autorisé à l'embrasser et elle lui dit que ce n'était rien, vu qu'elle venait de lui faire plaisir. Mais s'il recommençait, se serait avec un plaisir intact. Mais il préféra, là encore ce taire.

Un petite brise rafraichissante balaya la place tandis que les deux jeunes gens observaient les touristes. Peu de choses intéressaient le jeune homme. Il portait une tenue plutôt légère, mais il s'en fichait, n'ayant jamais été sujet au froid. Presley rangeait tranquillement ses affaires tandis que le vent se levait tranquillement. Reprenant une discussion normal, la jeune soeur de Skye demanda ce qu'il venait faire sur la Place. Elle se mit à le charrier. Alessandro secoua la tête et dit calmement.

"En fait, je venais réfléchir. Cette Place m'a toujours été d'un grand secours pour réfléchir tranquillement. Je sais, elle est toujours bondée, mais je réfléchis mieux au milieu d'inconnus."

Assez étrange n'est-ce pas? Mais après tout à chacun sa manière de réfléchir. Chaque personne avait sa manière de réfléchir tranquillement. Il sourit à son amie et dit calmement.

"Je venais réfléchir aux sentiments que j'avais pour Skye. Je dois dire que ce baiser que nous avons échangé m'a bien aidé. Merci Presley."

Pour la remercier, il se pencha légèrement et il déposa une petite bise sur la joue de Presley.

Après lui avoir accordé le baiser qu’il lui avait demandé, Presley changea totalement de sujet et le questionna sur les raisons de sa présence ici. Elle ne manqua pas de lui faire une remarque concernant les touristes qui affluaient toute l’année sur la Place Saint Pierre, et encore plus lorsqu’il faisait beau. Elle doutait fortement que ce soit pour voir du monde qu’il était venu, Rome n’était pas une ville du genre déserte, loin de là. Il y avait un tas d’endroits à voir, à visiter et à découvrir, mais il est vrai que la Place était un des plus célèbres. Remballant les affaires qu’elle avait emmené pour dessiner, elle tourna la tête vers Ali lorsqu’il lui apprit qu’il était venu pour réfléchir. Elle fronça les sourcils, se demandant comment ils pouvaient faire ça dans un lieu aussi bruyant et bondé. Mais il semblait préférer cette ambiance.

"Tu es le premier à me dire ça ! D’habitude, on s’isole pour réfléchir, mais toi tu fais le contraire. Au moins on peut dire que sur ce point tu es unique !"

Il ajouta qu’il songé à ses sentiments pour Skye, ce que Presley aurait très bien pu deviner toute seule. La pensée de celui ou celle qu’on aimait nous revenait toujours en tête, surtout quand l’intéressé n’était pas au courant de nos sentiments. C’était le cas de Skye, mais la jeune femme espérait que ça changerait très bientôt, dans l‘intérêt des deux concernés. Il ajouta que le baiser qu’ils avaient échangé l’avait aidé. Sur ce coup, Presley fut perdue. Elle le dévisagea et demanda automatiquement, alors qu’il lui embrassait la joue :

"Ah oui ? Et j’aimerais bien savoir en quoi ! C’est moi ou ton esprit est complètement tordu ?"

Elle attendait avec impatience une réponse à sa question, car elle avait beau tourner la situation dans tous les sens, elle ne voyait pas en quoi ce baiser avait pu l’aider. A sa place, elle aurait plutôt était encore plus troublée, mais bon, les femmes et les hommes sont différents après tout.

Ali et Presley changèrent de sujet après que le jeune homme l'eut embrassée. Elle lui demanda pourquoi il était venu dans celieu bondé de monde en permanence. Ali haussa calmement les épaules avant d'avouer qu'il était venu pour réfléchir. Oui, c'était assez étonnant de venir dans un tel endroit seulement pour réfléchir. La plupart des gens aimait réfléchir dans le calme et la solitude, lui était différent. En même temps, la présence de monde était pour lui un stimuli très efficace. Presley semblait étonné et lui dit qu'il était unique. Il haussa les épaules avant de dire doucement.

"A chacun sa manière de réfléchir. Le monde me permet de stimuler mon cortex cérébrales. C'est toujours vivifiant pour mon esprit."

Ali ajouta qu'il était venu pour réfléchir à la question Skye. Mais c'était assez évident de toute façon. Presley l'aurait deviner rien qu'en regardant Ali. Et puis, on pense à celle qu'on aime toujours. C'est ça l'amour. En fait Ali se demandait comment il allait pouvoir avouer à Skye qu'il l'aimait. Il avait aussi voulu savoir si ses sentiments étaient réelles ou n'étaient-ils qu'une illusion dû à sa grande proximité avec son amie. Ali étonna à nouveau Presley, elle ne comprenait pas que ce baiser est pu aider le jeune étudiant en art. D'ailleurs, la jeune femme lui dit clairement ce qu'elle en pensait alors qu'il déposait une petite bise sur la joue de Presley. Il eut un sourire en se redressant et il lui dit calmement.

"Grâce à ce baiser, je suis sûr que mes sentiments envers ta soeur sont réels. Au début j'avais peur qu'il ne le soit pas. Donc dans un sens, ce baiser m'a été profitable."

La seconde question fit carrément explosé de rire Alessandro qui en reprenant contenance finit par dire doucement.

"Tu n'as pas encore remarqué? Si j'étais sain d'esprit, je ne porterais pas des brassières jaune fluo sur la Place Saint-Pierre. Et je n'aurais jamais demandé à t'embrasser. Je suis un type à l'esprit très spécial. Quand tu connaitras tout mon passé, tu comprendras."

Ali sourit et se leva tranquillement avant de sourire à son amie.

Après ce baiser échangé, Presley changea totalement de sujet et choisit de le questionnait sur sa présence sur la Place St Pierre. Sa réponse la surprit d’autant plus qu’il affirmait pouvoir réfléchir dans la foule. Sur ce point, ils étaient l’opposé l’un de l’autre. D’ailleurs, il en rajouta en lui avouant que le monde lui permettait de stimuler son cerveau. C’était son point de vue et elle ne pouvait que le respecter. De son côté, Presley ne pouvait songer un instant réfléchir dans un tel brouhaha. Elle avait toujours eu besoin de calme et de tranquillité pour se concentrer. Néanmoins, il lui arrivait de se perdre dans ses pensées parmi la foule, mais ce n’était jamais très important.

Il ajouta qu’il songeait à Skye, un sujet presque évident. Après ce qu’il lui avait apprit sur ses sentiments pour elle, elle ne pouvait que comprendre qu’elle lui trottait dans l’esprit. Il lui était arrivé la même chose quand elle était sorti avec son dernier petit copain. A la seule pensée de Gioviano la faisait avoir des frissons. Il l’avait trahi et fait souffrir, il n’y avait donc aucune raison valable pour qu’elle songe encore à lui aujourd’hui. Ali réussit à la surprendre une nouvelle fois en disant que leur baiser l’avait aidé à mettre ses idées au clair. Perdue, la jeune blonde demanda des explications. Il lui répondit qu’à présent il était sûr de ses sentiments pour Skye. Haussant les épaules, elle rétorqua finalement :

"Si j’ai pu t’aider à faire cette découverte j’en suis contente. Tu sais ce qui te reste à faire maintenant !"

Elle le charria ensuite en lui faisant remarqué qu’il avait un esprit assez tordu. Cette remarque le fit éclatait de rire et Presley ne put s’empêcher de sourire également.

"Tu te distingues des autres par ton originalité, enfin c’est comme ça que je te vois. Et je ne demande qu’à connaître ton passé, après tout si tu es amené à devenir mon beau-frère je veux au moins savoir un minimum sur toi !"

Il se leva ensuite et prit d’une impulsivité caractéristique, Presley fit de même, sa petite taille contrastant avec celle, plus imposante de son ami, et demanda :

"Je t’offre une glace ?"

A croire qu’Ofelia déteignait sur elle. Passer du coq à l’âne de la sorte pouvait être déroutant, mais au moins elle ne tomberait jamais dans le banal.

Le changement brutal de sujet fit que le jeune homme crut un instant que son amie avait été gêné par ce court échange entre eux. Elle le questionna sur sa présence ici et il lui avoua vouloir réfléchir lui expliquant que la foule le stimulait plus que le silence ou le vide. Cela pouvait paraître bizarre, mais il fallait bien trouver un moyen de réfléchir efficacement, Ali était sûrement l'un des rares à ne pas réussir à réfléchir dans le silence. Il lui fallait la présence de gens autour pour lui permettre de penser convenablement. Enfin chacun sa méthode, vous n'êtes pas d'accord? Bien sûr, il est assez évident que les sujets de ses réflexions soient la soeur de Presley, surtout au vu des révélations et surtout de leurs petites discussions. Les deux jeunes gens n'étaient pas stupides. Ils s'aimaient bien et s'entendaient à merveille.

Presley avait même remarqué les sentiments du jeune homme pour sa soeur avant même que celui-ci lui en parle, il était normal qu'elle sache que c'était Skye qui trottait dans la tête du jeune homme blond. De toute façon, il pensait à elle matin et soir. s'il le pouvait il serait toujours avec elle, mais il n'arrivait pas à lui avouer ses sentiments, parce qu'il avait peur de la réaction de la jeune femme. Il avait peur de se faire rejeter, peur de perdre cette amitié si importante à ses yeux. Alessandro cherchait un moyen efficace de lui avouer, mais aussi, il voulait un moyen efficace de lui permettre de voir si ses sentiments étaient bien réelles. La seconde question avait été réglé par le baiser qu'il venait d'échanger avec la soeur de la personne qu'il aimait. D'ailleurs, il l'avoua à son amie sans hésitation quand elle fut surprise qu'Ali lui dise cela. La jeune femme lui répondit en haussant les épaules qu'elle était contente de l'avoir aider et qu'il savait ce qu'il lui restait à faire. D'un sourire en coin amusé, il répondit calmement.

"En effet."

Elle lui dit qu'il avait un esprit tordu et il explosa de rire, il le savait, il n'était pas bien dans sa tête, mais il le savait et cela ne le gênait pas. Presley voulait connaître un peu son passé, normal, s'il deveanit le petit copain de Skye, elle allait devoir le supporter plus encore. Monsieur Luzzi hocha la tête avec un petit sourire en coin et il lui dit calmement.

"Donc mon passé de tueur t'intéresse? Je prends note. Sérieusement, j'ai eu une enfance difficile. J'ai appris, il y a quelques années que mon père était pas vraiment mon père. Et que c'était pour ça que ma mère ne m'aimait pas. C'est assez dur d'apprendre la vérité parfois."

Pourtant Ali ne semblait pas contrarier par cette idée. Pour lui, il était le fils de ses parents et peu importe qui était son véritable père, il ne l'était pas réellement, vu qu'il ne l'avait pas éduqué. La jeune femme se leva avec lui et proposa une glace au jeune homme. Regardant son amie légèrement plus petite que lui, il dit avec un grand sourire.

"Avec plaisir. On y va mon amie."

En y réfléchissant bien, Presley ne connaissait rien du passé d’Alessandro. Il ne lui avait rien confié de précis sur sa vie avant l’Académie, et naturellement, ça la rendait curieuse. Néanmoins, même si elle voulait mieux le connaître, elle n’allait pas le harceler pour qu’il lui avoue tout. Elle finirait bien par découvrir des petites choses à force de le côtoyer. Surtout s’il allait vraiment sortir avec sa grande sœur. Sur ce point là, la jeune femme s’était un peu trop emballée. Elle se voyait déjà la belle sœur d’Ali alors qu’il n’avait même pas encore avoué ses sentiments pour Skye. Mais l’idée était réjouissante. Depuis qu’elle le connaissait, elle le considérait un peu comme son grand frère, son attitude protectrice envers sa sœur et elle en était la cause majeure.

Elle attendit donc patiente qu’il veuille lui apprendre quelque chose sur son passé. Or ce qu’il lui raconta la surpris un peu. Elle le laissa terminer avant de croiser son regard et de réfléchir à ses paroles. C’était toujours étrange pour elle d’entendre des gens parler de leur passé, surtout lorsqu’il n’était pas aussi beau que le sien. Elle ne pouvait pas comprendre la souffrance, la solitude que certaines personnes avaient ressenti dans leur enfance, puisqu’elle a toujours été entourée de sa famille, unie et sans réels problèmes. Fronçant les sourcils, elle lui dit alors :

"Je suis désolée Ali… je ne voulais pas réveiller des souvenirs douloureux… C’est pour ça que tu as quitté les Etats-Unis ?"

Elle n’aurait peut-être pas du insister, mais il y avait des questions qu’elle se posait sur lui depuis longtemps, elle ne demandait que des réponses, rien de plus. Finalement, elle se leva, et lui proposa une glace, un sourire ornant ses lèvres. Il accepta ce qui la fit sourire d’avantage. Elle prit son sac avec toutes ses affaires, le mit sur une de ses épaules puis entraîna son ami jusqu’au marchant de glace le plus proche. Elle le laissa choisir son parfum puis commanda la sienne. Après avoir payé, elle se tourna vers Ali, sa glace dans la main. Leur banc était déjà pris, ils devraient donc se contenter de rester debout, ou de marcher. Plissant légèrement les yeux à cause du soleil, Presley demanda :

"Alors, comment se passent les cours ?"

Elle commença à lécher sa glace, en tentant de ne pas s’en mettre partout comme toujours.

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