Histoire de relaxer un moment [PV Presley]

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Je hais tout simplement les mercredis...Sales petit hypocrites de mercredi. La semaine est horriblement longue et on constate qu'il nous en reste autant devant qu'il y en a déjà derrière. C'est cette pensée qui m'accompagne tandis que je m'affale nonchalamment sur l'un des petits fauteuils défraichis du coin lecture du hall principal. J’appuie ma tête contre le haut du petit siège et fixe le plafond d'un air hébété. La journée avait été atroce et ce du début à la fin. Je m'étais d'abord éveillée avec une heure de retard (pour une obscure raison mon cadran avait été débranché). Je suis donc arrivée en plein milieu de mon cour d'art moderne la chevelure de travers et un t-shirt miteux sur le dos, t-shirt que je porte toujours d'ailleurs. Bref, bonjour les récriminations du professeur et la grande ovation de la part du reste des élèves de mon cours. Je passe une main nerveuse dans mes cheveux en me rappelant ce petit incident. Il n'est pas conseillé de se mettre les enseignants à dos, pas ici, pas à Bella Arte. Ce n’est pas très ingénieux… Pourtant, il semblerait que j'aie le chic pour y parvenir, le meilleur dans tout ça c'est que je n'ai même pas à faire d'efforts, le tout vient de lui même! Si seulement mes frasques s’étaient arrêtées là…Non bien sur, le tout aurait incarné la perfection! En toute bonté, à l’heure du midi, je me suis dirigée vers la cafétéria histoire d’avaler un morceau. À peine un pas fait à l’intérieur de l’endroit, que je me suis retrouvé avec un plat de spaghettis à la bolognaise sur les pieds. Mes baskets en gardent un très mauvais souvenir : chaussures de courses blanches à proscrire. Je relevais la tête afin d’afficher au grand jour ma manière de penser, mais déjà les rires fusaient. Le grand jeune homme responsable de l’incident n’a bien entendu pas daigné m’adresser un coup de main, il s’en est allé aussi simplement qu’il était venue. Le cours de l’après-midi ne s’est pas mieux déroulé…Je vus épargne les détails.

Je farfouille à travers les méandres de mon sac à dos dans l'idée de trouver un bon roman ou bien de quoi m'occuper l'esprit. Tout ce que je parviens à dénicher c'est mon manuel sur l'histoire de l'art à travers les siècles...Tant qu'à y être, pourquoi ne pas réviser? Je roule les yeux et décline l'idée en jetant le recueil à sa place initiale. Des pensés peu optimiste envahissent mon esprit alors qu'une petite voix bien connue me redonne le sourire.

Presley quitta son dernier cours de la journée en soupirant. La journée avait été longue, surtout qu'elle ne se sentait pas en très grande forme. Pour cause, depuis quelques jours, elle n'arrivait pas à dormir toute une nuit sans faire des cauchemars. Elle se réveillait en sursaut et en sueur, mais impossible de se souvenir de ce qu'elle avait rêvait. Elle avait même tenté de calmer ses nuits en buvant des tisanes ou un écoutant de la musique avant de dormir, mais ça ne servait à rien. Le stress pouvait être une cause de ce sommeil perturbé, du moins la jeune femme espérait que c'était bien ça. Contre toute attente, sa colocataire et amie Ofelia ne se réveillait pas lorsqu'elle poussait des cris étouffés en pleine nuit. Celle-ci avait un sommeil de plomb qui même un tremblement de terre ne pouvait pas troubler. Si seulement Presley était pareille.

Le soleil était encore très haut dans le ciel lorsqu'elle rejoignit les dortoirs de l'Académie. Elle n'avait pas de devoirs à faire ni à préparer pour le lendemain et pouvait donc profiter du reste de l'après-midi pour se relaxer et surtout se reposer. Elle avait même prévu de faire une petite sieste si l'occasion le lui permettait. Mais lorsqu'elle apperçut Ofelia assise dans le coin repos du rez-de-chaussée, elle changea sa direction et oublia ses projets pour rejoindre son amie. Un petit sourire naquit sur ses lèvres tandis qu'elle s'installa à ses côtés sur le canapé. Un soupir lui échappa malgré elle sous le bienfait de se retrouver confortablement installé. Elle tourna la tête vers la jeune blonde à côté d'elle et lui dit :

"J'ai l'impression de ne pas être la seule à être contente que les cours soient terminés je me trompe ?"

Malgré le fin sourire sur les lèvres d'Ofelia, Presley pouvait voir à l'expression de son visage qu'elle n'était pas dans son meilleur jour. Ca se voyait rien qu'en regardant les fripes qu'elle portait en guise de vêtements, signe qu'elle ne s'était pas levée assez tôt le matin. Presley s'était levée plus tôt que prévu pour déposer un livre à la bibliothèque avant le début des cours, c'est pourquoi elle n'avait pas encore eu l'occasion de voir son amie, qui ne partageait que quelques cours en commun avec elle. Aucun le mercredi, bien entendu.

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Je souris lorsque ma camarade de chambre s'installe à mes côtés. Je constate rien qu'à son aire qu'elle me déchiffre rapidement. Mes émotions se lisent très facilement, mon visage me trahit bien souvent...Aujourd'hui je peux également mettre la faute sur les vêtements de moyenne qualité que j'ai sur le dos...Mes soupçons se confirment lorsqu'elle ouvre la bouche. Son affirmation engendre un éclat de rire de ma part...Si seulement elle savait à quel point j'aurais préféré resté couché ce matin. je me redresse et hausse les sourcils d'un geste se voulant mélodramatique.

- Tu rigoles j'espère...Je sais maintenant ce que ça fait d'être en enfer...

J'ai parfois tendance à exagérer les faits. Le fait est que ma vie a pour habitude de se dérouler dans la plus grande perfection. Non pas totalement, mais on peut toujours en rêver!? N'ayant aucunement l'envie de me lancer dans une interminable tirade sur la nullité apparente de ma journée, je pose mon coude sur les hauts du fauteuil et replie mes genoux sous moi en me tournant vers Presley.

- Alors toi ta journée? Nul à quel point?

Certains diront que je suis pessimiste, personnellement je préfère opter pour ''rationnelle''. Les mercredi sont maudits, et ça tout le monde le sait...Je sors de mes pensés afin d'entendre la réponse de la jolie blonde assise à mes côtés. Une fois qu'elle cesse de parler, je change prestement de sujet, l'une de mes spécialités: passée du coq à l'âne dans l'espace de quelques minutes: j'Aime la diversité: ce n'est pas un crime?

- Et les garçons. Le p'tit Massari te colle-t-il encore à la peau..

Ce sale crétin d'Enrico, son nouveau passe-temps c'est de draguer Presley, le pauvre idiot. Penser à lui me donne la nausée... Je ne vois pas pourquoi un gars de son espèce espère seulement pouvoir un jour ‘’être avec’’ une chic fille comme Presley…Je n’aborde le sujet en toute impartialité je confirme, mais je ne vois tout simplement pas comment on peut être impartial en parlant d’Enrico. Ce mec est l’incarnation même du machisme. Même qu’un jour en tournant les pages d’un dictionnaire, j’ai aperçu sa photo à coté de la définition. Non, je vus jure je ne rigole pas.

Après les cours, Presley se rendit aux dortoirs des étudiants de l’Académie pour une après-midi détente. Elle n’avait pas d’examens ou de devoirs à travailler et pouvait donc décompresser sans culpabiliser. De plus, ses cauchemars récurrents de ces dernières nuits la fatiguaient énormément. Lorsqu’elle reconnut la silhouette qui était installée dans un des canapés du coin repos des dortoirs, un sourire s’afficha sur son visage. Elle alla rejoindre la jeune blonde et en voyant sa tête, elle comprit qu’elle non plus n’avait pas passé une très bonne journée. D’ailleurs, elle le confirma en exagérant néanmoins et en faisant une grimace, provoquant le rire de Presley.

"Tu es toujours vivante à ce que je sache, dans un état pitoyable certes mais bon… Qu’est-ce qui t’est arrivé ?"

Changeant de position sur son fauteuil, Ofelia questionna son amie sur le degré de nullité de sa journée. Soupirant, elle répondit tout en faisant des gestes :

"Ca aurait pu être pire. Disons que je suis juste exténuée. D’ailleurs ça m’étonne que tu dormes aussi bien la nuit toi !"

Ce détail était assez ironique. L’une faisait des cauchemars et l’autre ressemblait à un ours en hibernation, complètement imperturbable. La jeune blonde changea radicalement de sujet et parla des garçons. Presley la fixa un instant tandis qu’elle l’interrogea sur Enrico. Fronçant les sourcils, elle déclara :

"Enrico ne me colle pas à la peau. C’est mon ami c’est tout. Et puis je comprends pas pourquoi tu parles de lui comme ça, tu le connais au moins ?"

Il était peut-être nécessaire de préciser que Presley ignorait tout de l’ancienne relation entre Ofelia et Enrico. Aucun des deux ne lui en avait jamais parlé, et d’ailleurs, elle ne connaissait presque rien de leur passé amoureux à tous les deux.

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Dans un état pitoyable certes? C'est bien ce qu'elle a dis. Quelle gentille petite personne. Si ma journée n'avait pas été si longue, j’aurais probablement pris la peine de lui répondre. Pour le moment je ne trouve rien de marrant à répliquer donc autant bien m'abstenir de tout commentaire. Je l'écoute m'expliquer que ses nuits sont plutôt mouvementées dernièrement. Je me sens un peu coupable de dormir tel un ours en hibernation...J'aimerais bien lui donner un petit coup de main, ou du moins lui tenir compagnie un moment, mais ma constitution étant ce qu'elle est...Une reconstitution de la bataille des plaines d'Abraham pourrait se dérouler dans ma chambre que je ne me réveillerais pas. J'ai toujours eu le sommeil lourd. Ce matin, cette petite particularité m'a mise des bâtons dans les roues, mais habituellement c'est un atout.

À l'énonciation d'Enriquo, la voilà qui fronce les sourcils. Sa déclaration me tire un soupir d'exaspération. Je le connais bien son truc moi à ce garçon. Il là joue '' Hey on n'est que copain, si c'est ce que tu veux'' et sans que tu t'en rende compte, tel un prédateur à la poursuite de sa proie....Il s'approche doucement de toi, sournoisement....Pui BAHM, dans le temps de le dire il te saute dessus. Il te joue le coup du charme, du parfait gentleman, et ça finit ...Enfin pas besoin d'entrer dans les détails. La nuit passe et on découvre ce qi se trouve sous le masque: une horrible gargouille. Je hausse les sourcils dans une mimique éloquente et annonce

- Ô que oui je le connais, très bien même...

En réalité j'ai vu tout ce qui avait à voir. Il peut malheureusement se vanter de la même chose vis à vis de moi. Je me renfonce plus profondément dans mon siège et croise les bras sur ma poitrine en regardant du coin de l’œil ma jeune amie.

- Je ne crois pas que le mot ami ait la même signification pour toi que pour lui...

En fait j'en ai l'entière certitude. Mais je ne peux pas tout lui déballer d'un coup. Elle est assez grande pour faire ses propres choix. Elle sait également faire la différence entre le bien et le mal, enfin tout ce tralala. Je ne peux tout de même pas lui dicter ses fréquentations. Quoique je ne me déplairais pas à le faire...Il s'agit tout de même d'Enriquo, Monsieur Perfect en personne...Bien que je lui voue une haine profonde, je me vois très mal le descendre aux yeux de Presley. Les coups bas, ça ne me dis rien. Je ne vais pas vanter ses mérites non plus...Pour cela il faudrait déjà que je les trouve, ses mérites…

Surprise ? Curieuse ? Presley avait du mal à savoir quel sentiment la traversait à cet instant. Pourquoi avait-elle l’impression qu’Ofelia lui cachait quelque chose ? Y avait-il un sens caché sous son « oh que oui je le connais, très bien même » ? Fronçant les sourcils la jeune blonde réfléchit à un élément qu’elle aurait pu oublier. Certes elle parlait souvent d’Enrico avec son amie, normal en même temps. Toutes les deux étaient colocataires, elles se racontaient donc leur journée et avec qui ils avaient traîné. Pourtant, elle n’avait jamais vu Ofelia et Enrico se parler, à part des salutations polies quand l’un ou l’autre venait me parler. Bizarre. Sans attendre que la jeune blonde en face d’elle lui donne plus de précisions, elle demanda :

"Qu’est-ce que tu entends par là ? Qu’est-ce que tu ne me dis pas Of’ ?"

Peut-être exagérait-elle, son amie voulait sans doute simplement lui faire comprendre qu’elle parlait trop souvent de lui, au point de douter de leur réelle amitié. Pourtant, Presley avait été très claire, avec l’un comme avec l’autre. Bien qu’Enrico avait souhaité plus qu’une simple amitié à un moment donné, la jeune fille ne voulait pas s’embarquer dans une quelconque relation amoureuse pour le moment. Et surtout pas avec un de ses meilleurs amis.

"Ecoute Ofelia, je ne sais pas pourquoi tu as tant de doutes à son sujet, mais je te rassure. Nous sommes amis, rien de plus. Il l’a très bien compris."

En y repensant, Presley était contente de ne pas avoir donné plus de détails à son amie sur le baiser qu’Enrico et elle avait un jour échangé. Ca avait de toute manière fini en dispute, et elle n’avait plus voulu aborder le sujet depuis.

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